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Un match de basket pour retrouver le «Pierrot» d'avant

Article La Dépêche publié le 06/11/2019

Expositions, Carla-Bayle
La cavité du Cruzet, au bas du rempart sud du village, investie chaque année par l'association Geppetto, du musée Les Amoureux d'Angélique, musée tenu par Pierre-Louis et Martine, expose en ce moment une installation très originale. Et une œuvre réalisée de bout en bout par Pierre-Louis Boudra après des années de privation créatrice, conséquence d'un accident vasculaire cérébral survenu en 2011. Lorsque le visiteur s'approche, la lumière jaillit et les échos d'une salle de sport s'élèvent. Nous sommes en plein tournoi de basket, clin d'œil au Coq carlanais, le club de basket local. Et tout autour sur les parois de la petite grotte s'anime une foule de spectateurs derrière des masques en carton, en bois ou en tout ce que l'artiste a pu chiner. «C'est du Boudra pur jus, confie Martine. Un travail sur les deux dernières années où l'on retrouve l'artiste que l'on connaissait avant.» Car Pierre-Louis- ou «Pierrot» – était passé maître dans la création et la réalisation de masques en bois avant son AVC et les expositions ou les animations autour de cet art populaire étaient particulièrement plaisantes et rencontraient un joli succès. À l'époque, les projets grouillaient dans la tête de «Pierrot» ; malheureusement, la vie en a décidé autrement et il a fallu faire avec. Sorti, contre avis médical, après six mois d'hospitalisation, «Pierrot», bien entouré, a entamé une reconstruction très lente pour revenir dans sa vie, ou du moins s'en approcher. «Depuis 2011, il a énormément progressé, mais il n'est pas indemne, il ne le sera jamais. Mais à 71 ans maintenant, on peut dire que ça va, il est heureux. On joue tous les deux aux jeux de société, à ceux qui font appel à la mémoire ; on fait aussi de l'aquagym toutes les semaines à Pamiers et surtout on marche, beaucoup, beaucoup.» Le résultat de cette patience se lit sur les visages faits de bric et de broc des masques qui encouragent les basketteurs. Avec des boîtes en carton pour faire des masques carrés, des bouchons en plastique pour les yeux, une boîte de médicaments pour le pif, des pinces à linge pour les cheveux, l'imagination de «Pierrot» n'a pas de limite et n'a donc pas été altérée. Et des masques qui peuvent tous être portés malgré leur apparente fragilité. Mais une renaissance de l'artiste qui fait plaisir à voir.

LaDepeche.fr